En effet, le numéro de charme délivré par le chanteur à une touriste anglophone l'amène à faire une liste alléchantes des caractéristiques de la banlieue parisienne, même si celles-ci restent évidemment caricaturées et généralisées comme dans tous les lieux touristiques (on dit aussi : folklorisées.)
Commençons d'abord par localiser et situer les lieux évoqués dans la chanson : Evry, Choisy, Kremlin-Bicêtre, Orly sont des communes de la "couronne" parisienne, proche ou lointaine. C'est-à-dire dans sa banlieue, ce qui contraint ses habitants à utiliser un RER (un métro longues distances) pour les rejoindre. Elles sont situées dans des départements dont le numéro commence par 90 (91, 92, 93...) et sont surnommées "neuf trois" (ou parfois "neuf cube") par leurs habitants.
le périphérique. (c) Rémi Jouan / wikipédia |
Depuis le centre-ville, on y accède en traversant "le périphérique", une semi-autoroute qui fait le tour de la capitale. Pour passer ce périphérique, on emprunte généralement une "porte" comme la porte de la chapelle, au nord (icône rouge sur le plan).
Après cette localisation, décrivons ce que nous entendons dans cette chanson. Merlot énumère les merveilles de la banlieue qui ont autant d'attrait que les lieux mythiques de la capitale intra-muros (la ville centre) comme la tour Eiffel, le moulin rouge ou les bateaux-mouche.
la vraie "fontaine aux frites" existe ; c'est un kebab d'Ivry. source : http://www.kebab-frites.com |
La dernière étape de l'analyse géographique passe par l'explication : Qu'est-ce que cette chanson nous apprend sur Paris et la banlieue parisienne ?
On y retrouve d'abord une série de stéréotypes sur la banlieue : la violence, l'économie parallèle, la forte population immigrée qui y réside et l'importance des problèmes socio-économiques. Ces caractéristiques sont fortement ancrées dans nos représentations de la banlieue, transmises par la télévision, la musique ou le cinéma depuis plusieurs dizaines d'années. Si elles ne sont pas fausses, ces représentations contribuent à stigmatiser ces quartiers, et à gêner souvent leurs habitants qui souhaiteraient vivre normalement.
un "Poulbot", gamin des quartiers défavorisés de Paris au début du siècle devenu souvenir pour touristes. |
Ce qui est d'autant plus étonnant que bon nombre des quartiers dans lesquels les touristes vont aujourd'hui flâner à la recherche des merveilles de Paris étaient avant d'horribles coupe-gorges sur lesquels règnaient des bandes de délinquants : Montmartre, le canal de l'Ourcq, les puces de Clignancourt, ...
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